Prénoms : quelles sont les traditions à travers le monde ?

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Nom, prénom. En France et dans d’autres pays, c’est comme cela qu’on se présente. Dans l’hexagone, le nom de famille est transmis de générations en générations par les parents (le plus souvent l’homme, mais cela n’est pas systématique car la mère peut elle aussi transmettre son patronyme) et le prénom est lui attribué lors de la naissance. Choisi par les parents, il est parfois un hommage aux parents ou aux grands-parents, mais peut également être un coup de coeur ou avoir été sélectionné dans une liste de prénoms. Mais savez vous que cette situation, qui nous semble tout à fait normale, change partout ailleurs ? Aux quatre coins du monde, les prénoms et leur importance varient selon les cultures et les traditions. Un prénom chinois aura ainsi une importance différente d’un prénom russe. Pour aller plus loin, certains pays utilisent des titres honorifiques et des prénoms additionnels qui peuvent s’avérer nombreux !

Afin de vous permettre de briller en société mais aussi d’élargir vos horizons dans le choix du prénom de votre enfant, nous vous avons choisi de vous parler de plusieurs pays dont la culture du patronyme diffère sensiblement de la nôtre. Bien évidemment, cet article est un tour d’horizon et ne généralise pas chaque pays, étant donné que comme en France, les situations sont extrêmement variées selon les individus. C’est parti pour le voyage !

En Chine, on inverse la tendance.

Qui dit Chine dit caractères chinois. Il y en a des milliers et chacun d’entre eux a une signification et équivaut à une syllabe en terme de son. En Chine, les noms et les prénoms sont donc le plus souvent composés d’un seul caractère. Pour les noms de famille, il faut savoir que la diversité est beaucoup moins importante qu’en France : on peut par exemple compter plusieurs millions de personne ayant pour nom Zhao. Pour ce qui est des prénoms, il sont composés de deux caractères. Le premier est choisi par les parents (souvent le père) et correspond au prénom « intime ». C’est celui-là qui est utilisé par la famille tandis que le second est le prénom « social », utilisé par les connaissances. Il est d’ailleurs important de souligner que dans la dénomination chinoise, nom et prénom sont inversés. Ainsi à la chinoise, Johnny Hallyday deviendra Hallyday Johnny en langage courant.

En Russie, au nom du père.

Si l’utilisation d’un prénom et d’un nom de famille fait penser à la France (même si on notera que les noms de famille sont féminisés pour les femmes, avec une terminaison en -a), la Russie diffère des autres pays par l’utilisation d’un patronyme, que l’on place après le prénom. Ce dernier est créé à partir du prénom du père (si l’enfant est élevé par sa mère seule, il peut en avoir un créé à partir du prénom de la mère, mais c’est moins courant) et permet de différencier les éventuels homonymes (qui sont nombreux en Russie, où peu de prénoms différents sont utilisés). Il est souvent utilisé en signe de respect et de courtoisie, remplaçant l’utilisation de « monsieur » ou « madame ». Ainsi, l’écrivain Fiodor Dostoïevski ayant eu pour père Mikhail Dostoïveski a pour « nom » complet Fiodor Mikhailovich Dostoïevski. Pour les femmes, le patronyme est construit à partir du prénom du père, avec une terminaison en « a ». Irina Ivanovna est ainsi « Irina, fille d’Ivan ».

Dans les pays arabophones, place à la généalogie.

Dans les pays arabophones, nommer une personne selon la tradition classique comprend pas moins de cinq noms différents ! Dans l’ordre de la dénomination, on commence par le Kunya qui consiste à « père de » et « mère de ». On utilise le suffixe Abou pour les hommes et Umm pour les femmes. Ainsi, Abou Omar signifie littéralement « père de Omar ». En deuxième, il s’agit du prénom au sens européen du terme. Vient ensuite la dénomination filiale : par le suffixe ben, on signifie « fils de » ou « fille de ». En quatrième position vient la désignation de la région ou du clan dont vient la personne avec le suffixe Al. Ainsi une personne nommée Al Fassi signifie qu’elle vient de Fès au Maroc. Enfin il y’a les titres honorifiques. Ceux-ci sont octroyés au cours de la vie de la personne et désigne une distinction physique ou professionnelle (par exemple, al Katib, qui signifie l’écrivain). Bien évidemment, il s’agit de la forme classique qui varie selon les pays. On notera aussi pour l’anecdote que si une personne musulmane a son prénom précédé du mot « Hadj », cela est un titre honorifique qui signifie qu’elle a effectué un pèlerinage à La Mecque.

En Inde, un prénom qui se chuchote.

Dans la tradition hindoue, il y’a une durée de onze jours entre la naissance du bébé et la découverte de son prénom. En effet, après ce laps de temps (qui peut être variable) commence la cérémonie du Naam Karan où l’on va choisir le prénom de l’enfant. Le choix du prénom sera fait selon de multiples paramètres astrologiques. Lorsque le prénom est enfin trouvé, le père ira jusqu’au berceau le chuchoter quatre fois à l’oreille du nouveau-né. De nos jours, il est de moins en moins courant d’utiliser ce prénom dans la vie quotidienne et comme en France, le prénom usuel est trouvé selon d’autres pré-existants.

Original, non ?!